Explication / Explanation
« [E]au-delà »
Depuis la plage, le regard fixé vers l’horizon, une ligne scinde le ciel et la mer au loin.
Cette ligne continue de l’[e]au-delà nous emmène vers un espace féérique.
Qu’on sorte la tête de l’eau ou vice-versa, chaque être humain discerne le monde à sa guise.
Le reflet de soi-même est le point commun tel un miroir.
D’un autre côté, un espace imaginaire tel un rêve qui peut à la fois exister ou pas.
La pensée et le ressentiment nous différencient de ce dernier.
Selon notre façon de voir, cet endroit peut être loin et proche à la fois.
Nous nous trouvons dans la réalité mais l’irréel se trouve de l’autre côté.
Malgré l’impossibilité de discerner le réel et l’irréel, nous existons quelque part.
Juillet 2015
« Iridescent »
Quand j'étais petit, chaque fois que j'allais chez mes grands-parents à la campagne, je voyais des poteries d'Onggi en leur jardin sous le toit. ; certaines poteries étaient remplies d'eau ou débordées, d'autres très peu d'eau.
Mais peu importe la quantité de matière, la lumière s'y formait calmement en se vantant de sa beauté iridescente.
Je m'amusais souvent à mettre mon petit index à la surface de l'eau, car cela m'a donné l'impression de toucher la lumière et l'eau à la fois.
Mais l'eau et la lumière coulent de ma main.
L'eau crée une piscine quelque part, et puis, elle disparaît avec le temps.
La lumière commence quelque part et se forme également quelque part.
L'intérieur de l'Onggi est l'espace où l'eau et la lumière sont vidées et remplies constamment. Comme la vie qui commence quelque part et qui se termine ailleurs.
Je pensais que ces espaces étaient intéressants. Cette pièce capture ce souvenir de mon enfance. Les nacres appliquées dans cette œuvre signifient la lumière reflétée dans l'Onggi plat tandis que l'autre partie sans nacre représente l'ombre faite par le toit de la maison sur l'Onggi.
L'espace vide dans l'Onggi est rempli d'eau et de lumière.
Je voulais créer la pièce pour l'espace d'Onggi qui se remplit et se vide constamment comme la poterie remplie d'eau et de lumière.
Juillet 2019
« [E]au-delà _ pavé »
Eux, qui demeurent dans l'obscurité.
Une fenêtre créée pour eux.
Une voile de lumière offerte à eux.
Cette lumière retentit dans le noir.
L’espace vide est rempli par mon objet.
On pourrait dire que cet espace est un accès vers l’au-delà.
Ce projet, qui a débuté à Strasbourg en France en 2010, s’apparente plus à l’in situ qu’à l’installation.
Il continue jusqu'à maintenant et continuera sans cesse.
Je fais des recherches d’un espace vide parmi les briques dans la rue.
Pour moi, l’espace vide représente un souterrain sombre, un enfer et un endroit où les ancêtres y sont enterrés.
Mon objet nous permet de voir l’intérieur.
La couleur bleue à travers la lumière met en scène la profondeur marine, produit l’atmosphère onirique des vitraux, un lien amenant le rayon céleste à la cathédrale, et qui a pour signification la frontière de l’au-delà comme l’horizon de la mer.
Autrement dit, la ligne bleue est à la fois un passage entre deux espaces et une borne qui les divise.
Avec le piétinement des gens sur mon objet, sa surface lisse devient aussi rêche que de la pierre au fil du temps.
Finalement, l’objet se confond avec les briques qui l’entourent.
Comme l’in situ se complète à travers l’harmonie entre l’espace et l’objet, mon travail est également accompli avec la combinaison du spectateur, de l’espace et de l’objet.
Décembre 2019
« Roseau »
L'objet attire le regard des spectateurs à travers son spectre lumineux.
Donc le mouvement et la distance sont indispensables pour que l'on puisse y accéder.
Un roseau tremblant par la vue
Un roseau vibrant par la pensée
Un roseau secouant par le silence
se balance sans cesse...
Dans la vie, nous sommes constamment en interaction avec les objets.
Lorsque nous sommes en contact ne fût-ce qu’avec un seul objet, beaucoup de choses se passent entre nous et
l’objet : la communication, la pensée, le temps, l’espace, etc…
L’objet nous invite par ses propres stimulations, et nous fait réfléchir.
Néanmoins, l’objet et l’être humain sont limités dans le temps et l’espace.
Le temps paraît infinitésimal et l’existence des objets est faible.
Pourtant, ces choses constituent l’univers.
La recherche de pensée est infinie entre l’objet et l’être humain qui forment le chaînon manquant.
Toutefois, l’être humain , l’objet et leur distance sont le fil rouge de mon travail.
Le verre et l'homme sont très similiaires par sa fragilité et sa force.
la réflexion et la transparence
la présence et l'absence
l'invisible et le visible
Mon travail provoque l'excitation du spectateur quand il voit les lignes disparaître par le mouvement.
En effet, l'objet est constitué de plaques de verre collées l'une sur l'autre à l'aide d'une colle bleue.
Afin que les lignes ne soient pas visibles, j'invite le spectateur à bouger sans interruption autour de la pièce.
Le mouvement du spectateur autour de mon oeuvre semblable à un roseau......
Novembre 2014
« Le cours du temps »
Le sujet de mon travail est « le cours du temps » comme le cours de la rivière.
Cela me fait penser de nouveau au temps, celui qui est le mien – l’histoire de ma présence au monde et de sa valeur.
Le verre est un symbole d’une autorité absolue comme le temps absolu, irréversible pour moi.
C’est clair et froid comme l’eau, calme et lourd comme la glace, aiguisé et ferme comme le temps,
mais aussi égoïste et transparent comme l’être humain.
J’ai donc enregistré le cours du temps qui existe en dehors de moi et en moi, grâce aux propriétés du verre.
J’ai exprimé l’espace de temps absolu par la technique du laminage,
le morceau de verre – le morceau de temps : histoire sophistiquée d’une courbe qui permet de montrer mon temps subjectif.
De plus, j’ai laissé la trace de moments donnés en utilisant la technique de gravure : cela étire le temps qui court en dehors de moi et en moi, au-delà du temps.
J’aimerais laisser une trace de ma présence au-delà de l’histoire.
Décembre 2009